Bonjour,
Aujourd’hui je vous invite donc à un voyage immobile. Mais qu’est-ce qu’il va encore chercher là ? Je crois que je l’ai déjà un peu fait, mais puisqu’on a du temps, je vous propose une visite détaillée … de mon camping-car ! D’accord ? Alors allons-y. Attendez, une petite mise au point tout d’abord ; je sais que pas mal de lecteurs ne sont pas camping-caristes, alors pardon pour les vieux routards de la maison à roulette, mais je vais sans doute expliquer un peu des choses que vous savez par coeur, donc silence dans les rangs, on respecte les bizuths.
Notre maison à roulettes donc, depuis un an à quelques jours près, est un Rapido 850F. Rapido, c’est la marque, 850F, le nom du modèle. En fait, il y a deux marques. Rapido est l’aménageur, le constructeur de la partie où nous vivons. Fiat a réalisé l’ensemble chassis, moteurs, boite et tableau de bord. Pour en finir tout de suite avec la partie mécanique, Fiat donc, il s’agit d’une base de Ducato avec un moteur turbo Diesel de 150CV équipé d’une boîte robotisée à 6 rapports, avec une climatisation de la cabine par le moteur.
Parlons donc de la partie « vie ». Il y a quatre grands types de camping-car :
- les Capucines, reconnaissables à une sorte de bosse frontale qui contient un lit permanent au dessus de la cabine de conduite sont surtout destinées aux utilisations familiales 6, 7 places avec des enfants …
- les Profilés, dont la bosse est rabotée et donc, pas de chambre sur la cabine, mais en général un puits de lumière. De loin la catégorie la plus vendue depuis quelques années.
- les intégraux, reconnaissables à leurs côtés entièrement plats, alors que les profilés et capucines sont un peu plus étroits de l’avant. En principe plus confortables, surtout au niveau cabine d’où l’on a une vision panoramique du paysage.
- les vans, au look discret, sont la version au marketing moderne des bons vieux fourgons aménagés, on les reconnait … au fait qu’on ne les reconnait pas justement, on peut les prendre pour des fourgons d’artisans ou de livraison.
Il faut ajouter « les gros » qui sont des intégraux énormes, au look de bus, très hauts, très confortables, très chers, certains ont même une voiture cachée à l’intérieur. Et un mot quand même pour les Camtars, camions librement aménagés par leurs propriètaires, et là, tout est possible !
Donc voilà, notre 850F fait partie de la catégorie « intégraux » ; pour info, nous avons eu en 32 ans deux capucines, un van, un profilé et deux intégraux (plus un 3ème en prêt pour le Paris-Pekin 2018 et un profilé chinois pour Shangaï), je crois qu’on a fait le tour !
Vous avez vos billets ? Paaarfait, c’est parti ! Faisons d’abord un petit tour extérieur (appuyez sur la touche pause -les deux barres- pour avoir le temps de bien voir chaque photo). De face, on voit tout de suite le très grand pare brise qui caractérise tous les intégraux. On voit aussi les rétros de type « bus » très confortables pour la conduite. Continuons sur la vue de gauche : la porte conducteur, la fenêtre conduteur, la première fenêtre « bulle », c’est la dinette, puis la cuisine et la chambre ; en partie basse, le bouchon de fuel derrière la porte, ensuite le truc rond c’est la sortie des gaz brulés du chauffage, puis on a le bouchon d’eau propre, la prise électrique et la trappe à l’arrière c’est pour sortir la cassette des WC chimiques (pour la vider). A l’arrière c’est vite vu : rien, sauf quelques autocollants et tout en haut sous le feu stop, la caméra de recul. Côté droit, on trouve à partir de l’arrière la porte de soute, plus haut la fenêtre de la chambre, puis la porte d’accès à la cellule, une petite fenêtre au niveau de la dinette, la fenêtre passager et en dessous la porte d’accès aux bouteilles de gaz (2 bouteilles de 13 kg de propane).
Sur le toit, depuis l’avant gauche (désolé, on ne voit pas tout), il y a un petit lanterneau (sorte de vasistas, non visible), puis le grand lanterneau de la dinette un peu coupé par la photo, la parabole de la TV, le panneau solaire, le lanterneau de la chambre et celui des WC.
Ah oui, je peux vous ouvrir la soute pour voir, vous êtes curieux hein ? Juste une seconde alors ! et ne regardez pas trop, entre deux voyages comme ça, elle n’est pas rangée, elle est même presque vide. Le cylindre blanc au fond, c’est la « machine à laver », un tonneau plastique (prévu au départ pour les canoés) ; on met le linge sale dedans, de l’eau de la lessive, on ferme bien, dans la soute, et, 2h de route plus loin (de préférence petite départementale sinueuse), le linge est propre (euh, disons prêt à rincer …) !
Mais finissez donc d’entrer ! Ah, désolé, la TV va gêner votre passage, vous êtes bloqués dans la porte, je vais la remettre à sa place. Mais vous voyez déjà vers votre gauche, et donc vers l’arrière une porte qui est celle de la douche/WC et plus à droite le coin cuisine. Attendez une seconde, je libère l’espace (c’est une activité fréquente dans un camping-car).
Voilà, c’est mieux comme ça, donc toujours vers l’arrière vous voyez le lit, très confortable (135×200), plus à gauche encore en noir le haut du frigo surmonté de deux petits placards, et un petit coin de la TV rangée par coulissement contre le frigo.
Tiens, tant qu’on est là, je vous fais voir un truc. Le lit se soulève à partir du pied pour découvrir en dessous une très grande capacité de rangement. L’accès est pratique, assité par des vérins comme ceux des hayons arrière de voiture. On voit au passage le bon sommier à lattes de notre lit, agréable.
Retournez vous maintenant et regardez à votre gauche presque en face de la porte d’entrée : c’est le coin cuisine : voilà l’évier, et la plaque de cuisson. Rien à dire, c’est pratique. Dessous, on a les tiroirs, avec un verrouillage central pour quand on roule, nous y reviendrons un autre jour.
Au dessus de la cuisine une petite hotte aspirante et deux placards bien garnis dont l’un comporte un porte verres coulissant (brevet maison).
Tant que vous êtes là, baissez les yeux sous ce dernier placard haut, voilà, le salon (on disait dinette il y a 30 ans, nous le disons encore parfois, mais salon, c’est plus classe !). remarquez que les sièges de conduite pivotent. La table est dite « portefeuille », non parce qu’on y range nos réserves d’argent liquide, mais parce qu’elle se replie (ou se déplie, selon l’état initial) ; elle pivote aussi et peut même s’escamoter vers le bas, pratique pour étendre les jambes à la sieste ou le soir en regardant la TV.
Au dessus du salon ou plutôt de la cabine de conduite, il y a un lit, bien caché, collé au plafond. Si on regarde vite, on voit un plafond avec des spots, et puis c’est tout. En déclipsant la sécurité, on peut rirer vers le bas et presque au niveau du tableau de bord, c’est un grand lit (140×190) confortable sur sommier à lattes. L’articulation est supportée par des vérins (comme le lit arrière). Il y a un filet anti-chutes pour ceux qui ont des nuits agitées, des spots à chaque bout pour lire le soir et un rideau pour un peu d’intimité. Mais le principal de l’intimité entre les deux lits, c’est la porte qui sépare la chambre arrière du reste du camping-car.
Revenons à l’arrière pour voir de plus près les installations. La tête du lit est éclairée par des petits spots très design et pratiques. Sur le côté gauche, on trouve une installation un peu surprenante. A priori, il y a des petits rangements, une petite fenêtre et une grande glace. Mais si vous tirez vers l’arrière du camping car la poignée à gauche de la glace, et soulevez la plaque blanche au dessus du rangement rond, vous voyez apparaître tout votre matériel de toilette et beauté et un joli lavabo équipé d’un mitigeur. Ainsi pour un encombrement ultra limité, vous pouvez faire votre toilette sans immobiliser la douche/WC. En confidence, nous utilisons assez souvent l’évier, plus spacieux (aurions nous la grosse tête ?). Juste à côté de cet ensemble se trouve la penderie.
Tant que nous sommes là, quelques détails de la douche/wc qui inclut une armoire de toilettes au fond ; dans la glace fermée, vous pouvez voir le lanterneau qui éclaire la pièce ; quand on veut utiliser la douche, il faut fermer une petit cloison transparente qui protège le WC, puis une autre qui protège la porte. On peut alors utiliser facilement le combiné mitigeur douche. Ce n’est pas la seule façon de l’utiliser : l’autre est moins sympathique et pour tout dire tout à fait imprévue, car vu la position de la commande du robinet, il arrive de temps en temps qu’en entrant dans la pièce (de dimensions très modestes, on accroche d’une main, d’une manche, d’un coude, cette commande de robinet qui s’ouvre quasi instantanément, l’eau coule abondamment et si la pomme de douche n’est pas bien rabattue contre la cloison, vous prenez tout sur la tête, et c’est de l’eau froide !!! Je n’ai pas encore trouvé la parade absolue, mais j’y arriverai.
Je ne voudrais pas trop vous fatiguer avec des détails (à moins que quelqu’un veuille que je commente la liste des fusibles ? non ? ok). La visite va donc se terminer bientôt, juste en sortant, observez au ras du plancher à plusieurs endroits, ces trous, ce sont les bouches de sortie de l’air chaud qui nous chauffe l’hiver, très efficace, la source de chauffage est le gaz, les deux bouteilles de 13 kg de propane servent également à la cuisine et au fonctionnement du frigo quand il n’y a pas de branchement 220V à l’arrêt. Dans le plancher, à hauteur de la porte d’entrée, une trappe couvre l’accès à une petite soute où je range pour l’essentiel, mon outillage. Avant de descendre, admirez la haute technologie du niveau qui nous permet de veiller à une assise confortable et attention, ne ratez pas la marche et vérifiez que le marche pied est bien sorti.
Je vous remercie de votre attention et, puisque vous avez été gentils, je vous confie une information un peu confidentielle : dans quelques jours, nous partons, ne manquez pas le récit de ce nouveau voyage qui nous ménera … vous n’aviez pas cru que j’allais tout vous dire quand même, patience, ce ne sera pas long …