Un pas donc, et même peut être deux. Et tout ça sans bouger d’un pouce.
Enfin, sans bouger le camping car. Parce que nous, on bouge. Entre les tournées d’eau propre (5 ce matin, 15 litres à chaque fois), les tournées d’eau sale (3), la vidange cassette, l’achat de carte Telecom, l’achat de pain, l’accès au pipiroom, j’ai dû faire deux ou trois kilomètres, oui, c’est très bon pour la santé, je ne me plains pas, j’explique.
Mais je digresse, je digresse … Un pas donc. Le bateau est arrivé à Sète. Un peu plus vite qu’annoncé (30 heures et non 47 comme certains médias prevoyaient). Sans grand confort, mais sans problème majeur selon notre copine Fabienne qui semble avoir débarqué (elle a des soucis de téléphone). Un contrôle médical a été fait et des autorisations de circuler distribuées. C’est un pas pour nous, parce que ça démontre que ça marche.
Et puis un autre : on nous a distribué nos billets pour le prochain bateau. Ce n’est malgré tout qu’un pas. Le suivant sera de quitter notre îlot de stationnement, où nous aurons finalement passé des moments assez sympas, pour aller au port. Mais ce ne sera qu’un pas. Nous sommes devenus prudents et dubitatifs.
LE pas, comme on m’écrivait récemment, ce sera quand le ferry larguera ses amarres avec nous dedans, on pourrait espérer ça pour jeudi. Mais nous n’espérons plus, nous attendons. Car, vu le numéro de cirque de dimanche pour remplir au maxi, vu que nous ne sommes plus qu’une quarantaine (drôle de mot 🤣🤣) ici, s’ils restent dans le même état d’esprit et si rien ne change (arrivée de nouveaux candidats volontaires pour se faire détrousser par Balearia), on n’est pas partis tout de suite.
Et ce matin, certains sont partis, entre 15 et 20 apparemment. Sans doute pour le camping d’Asilah, pas très loin, où, a priori, ils vont être confinés jusqu’à la fin. Certains qui n’ont pas voulu payer. C’est leur choix, nous le respectons. Nous en faisons un autre, nous aimerions aussi qu’il soit respecté.
Parce que ce mot « respect » semble bien malmené en ces temps de crise et nous sommes effarés des mots que nous lisons. Florilège : » J’espère qu’ils ont payé leur voyage »; « restez où vous êtes on ne veut pas de vos microbes » ; « Fallait pas partir en vacances en camping-car vous seriez pas bloquer en espérant qu’il ne vous laisse pas revenir sur le territoire français » (sic); pauvres gens, comme je les plains d’avoir tant de peur et de porter tant de haine.
Il y a donc eu des contrôles sanitaires au débarquement à Sète. Et personne n’est malade. Quelle surprise ! Je ne critique pas les autorités dont l’action nous protège aussi des malentendus. Pourtant quel gâchis que ces contrôles. Personne ne semble savoir en France quel est le risque d’accueillir un camping car qui vient du Maroc. Pourtant il suffit de chercher les données, elles sont aussi disponibles et valables que celles des autres pays. Si je compte bien, le Maroc est mieux que 80 (quatre vingt) fois moins contaminé que la France. Si on ajoute que les Camping cars viennent pour la plupart du Sud où les chiffres sont encore plus bas ( il y a même des provinces « vierges » …
Alors soyez tranquilles, nous ne venons pas vous contaminer, nous rentrons chez nous, tranquillement, sans peur ni regret, avec beaucoup d’affection pour les Marocains qui nous ont si bien traités.
A demain, je vais faire quelques pas encore, autour du parking, ah oui, parce qu’il a plu comme promis, cette nuit et pendant la sieste (si !) et là, ça va mieux. Et puis ce soir, dans nos assiettes, déjà un petit air de France …
