Kashgar – Sary-Tash 250km le récit

13-0813 août 2018, au programme :

Passage frontière Chine / Kirghizstan. Nuit en bivouac

Distance parcourue ce soir depuis Paris : 17640 km

Le récit de la journée :

Attention, vous ne rêvez pas, vous êtes bien repartis près de 18 mois en arrière. On solde !!! Nous n’avions pas, le 13 août 2018, pu faire le récit de la journée, ni les 4 jours suivants. Voici ce manque rattrapé.

Donc, ce jour là, nous partions gaiement, mais un peu tendus quand même, vers la frontière qui sépare la Chine du Kirghizstan. Ce fut une longue, longue journée. Après quelques dizaines de kilomètres entrecoupés de nombreux checkpoints comme dans tout le pays Ouigour, nous arrivons au premier vrai contrôle frontière. Là, le temps s’arrête, embrouilles en tout genre, salades entre armée, police, douanes, pause de midi, attendre, attendre, attendre, se faire engueuler par le chef des douanes qui voudrait bien que ça aille plus vite, car il veut rentrer chez lui, mais les policiers et l’armée n’en finissent pas de regarder des passeports et cartes grises auxquels ils ne comprennent rien. Ce n’est que vers 19h que nous sommes enfin libérés après un interminable contrôle des véhicules. Enfin c’était une horreur !

Notre guide Philippe, qui est franco-chinois n’est finalement pas autorisé à nous suivre à la frontière distante encore de plus de 100 km, car les tracassiers du coin ne comprennent pas qu’il vienne jusque là-bas pour revenir ensuite ? Il va falloir se débrouiller tous seuls.

Cette région est extrèmement surveillée (allez voir des sujets sur les Ouigours pour savoir pourquoi), l’autoroute est grillagée et barbelée, des petits postes de militaires la bordent tous les 10 km. Nous n’avons pas vraiment de photos sur tous ces sujets, d’abord il est extrèmement imprudent de faire des photos des postes de police et autres manifestations de la tension politique. De plus, nous nous devons de rester assez neutres sur ce sujet, d’abord pour nous pendant le voyage, mais aussi pour ceux qui passeront là aussi sans doute à l’été 2020, car il n’y a pas grand choix pour sortir de Chine vers l’Europe. De plus, nous n’avons évidemment rien vu d’autre qu’une présence policière, militaire énorme qu’on pourrait qualifier d’état de siège, certains manifestants français devraient venir voir ici avant de choisir leurs adjectifs pour ce qui se passe chez nous. D’autres, dont c’est le métier en général, disent et montrent, vous n’avez qu’à chercher.

Au bout du compte (mes souvenirs sont un peu flous et je ne sais plus trop bien comment le temps et la distance se sont aussi mal tricotés), nous arrivons à plus de 22h au vrai poste frontière. Mais il est fermé, jusqu’à demain matin 9h, car les Kirghizes n’ouvrent qu’à 7h de leur heure, ce qui fait 9h heure chinoise, alors qu’à 22h (soit 20h kirghize), ils nous prendraient bien, mais les chinois ne veulent pas rouvrir leur poste.

Heureusement, il y a un parking où l’on veut bien nous laisser coucher, ce que nous faisons sans nous faire prier, la journée fut éprouvante. Pourtant que les paysages étaient extraordinairement beaux, nous pénétrons au coeur du Pamir, un massif montagneux immense qui culmine à 7495m et ça se voit !

 

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